Mon travail prend racine dans une construction narrative, nourrie d’histoires intimes, de textes et de rencontres qui se connectent à moi.(Maria Adjovi)
La peinture de Maria Adjovi s’élabore comme un récit intérieur, tissé de mots, de souvenirs et de scènes mises en image. Son travail prend racine dans des histoires intimes, dans des fragments d'existence chargés d’affect, qu’elle transforme en matière picturale. Ce récit, traversé d’éléments autobiographiques, devient un terrain d’exploration et traduit les questionnements de l’artiste sur sa présence au monde.
Maria Adjovi évoque une « morale de vie », presque comme un fardeau ; le poids de nos contradictions, de nos croyances, de nos responsabilités d’exister. Ses toiles tentent de saisir la densité de cette condition humaine, faite de foi vacillante, d’attachements, d’élans et de doutes. Cette tension se manifeste dans ses œuvres par des figures enveloppées de lumière, par un geste pictural où l’effacement est aussi essentiel que l’apparition. Elle construit ses images lentement, dans une écriture plastique nourrie de photographies, de textes et de l’étude de l'histoire de l’art. Ses personnages semblent surgir d’un ailleurs — à la fois lointain et familier — dans une lumière chaude et voilée. La peinture à l’huile, par ses transparences et sa profondeur, permet à Maria Adjovi de déployer une atmosphère trouble et feutrée, où les contours s’effacent peu à peu. Les corps semblent se dissoudre dans la lumière, dans un geste délicat qui rappelle le sfumato des peintres de la Renaissance italienne.
Elle dit vouloir « livrer une vérité » — non pas spectaculaire, mais sensible — transmise par le regard, le silence, la vibration d’une présence fragile. À travers ce travail d’effacement et de recommencement, Maria Adjovi nous invite à ralentir, à contempler, à faire place à ce qui ne s’impose pas mais persiste.
Née en 1996 à Porto-Novo (Bénin), Maria Adjovi obtient, en 2024, le prix des Amis des Beaux Arts, "prix Weil" (Paris, France) ainsi que la bourse Diptyque des Beaux Arts (Paris, France). Elle est cette même année nominée pour le prix Ellipse.
Elle vit et travaille à Paris ou elle effectue sa quatrième année à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.