Ange Dakouo s’inspire de l’univers et des costumes des chasseurs traditionnels du Mali qui les protègent des périls de la vie. 

 

"Ma technique, que j'appelle "le gris-gris tissé", est inspirée des amulettes portées par les chasseurs traditionnels maliens : les Dozos. Je personnalise mes gris-gris avec du carton, des journaux, puis je les tisse ensemble pour créer un univers harmonieux, à travers lequel les gris-gris représentent des personnes censées se protéger les unes les autres".

- Ange Dakouo

 
Au premier regard, les tentures d’Ange Dakouo semblent uniquement faites de textile et rappellent les tenues traditionnelles des Dozos et la richesse des techniques artisanales maliennes. C’est en s’approchant, en tournant autour de la toile - dont les deux faces sont ouvragées - que le spectateur découvre la délicatesse du travail du papier et la fragilité intrinsèque de l'œuvre.
 
 
Fils d’un imprimeur auquel il rend hommage par la récupération des papiers journaux, Ange s’attache à véhiculer son message à la manière de la presse. S’il paraît s’éloigner un temps des traditions orales qui unissent les chasseurs dozos, l’artiste tient en réalité à rendre compte du pouvoir de transmission des mots. Ces derniers, qui apparaissent entre les fils de coton, détachés les uns des autres et éloignés du sens initial de l’article de presse, poussent le spectateur à s’approcher de l'œuvre pour les déchiffrer et se les approprier. Ce murmure qui parcourt l'œuvre semble chuchoter à l’oreille du spectateur qui effleure la toile.
 
 
À l’image de l’alchimie, Noir, Blanc, Bleu, Rouge, l’espace de ses tentures évolue vers une quête de perfection ; ces parcellements de couleur sont le reflet de difficultés et obstacles. Ils dominent parfois, assombrissant l’ensemble de l’œuvre, où restent discrets comme les carrés rouges et nous invitent à la vigilance.
 
Né en 1990 à Bamako, diplômé du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako en 2017, Ange Dakouo est l'un des fondateurs du collectif Tim'Art avec lequel il expose régulièrement. Ange vit et travaille à Bamako.
 
Sa première exposition personnelle "Les Boîtes Rouges" a eu lieu en 2018 à Taxi Bamako (Mali). En 2019, son travail a été présenté dans l'exposition "Les Tisseurs de Liens" au BICIM, puis dans une installation solo "Demain sera meilleur" à la Villa Soudan, Bamako (Mali).  Il a également été invité à la foire AKAA 2019 et par Armelle Dakouo pour son exposition à l'Espace Commines à Paris (France). Il a exposé à la Galerie Trames dans le cadre du "Partcours" 2020, avant sa résidence à la Fondation Blachère, Dakar (Sénégal).  En 2022, Dakouo fait partie de la sélection officielle de la Biennale du Congo et de la documenta fifteen de Kassel avec Abdoulaye Konaté et Seydou Camara, dans le cadre de la sélection présentée par la Fondation Festival sur le Niger. En 2023, après sa participation à 1-54 à New-York avec LouiSimone Guirandou Gallery, Ange Dakouo est accueilli en résidence à la prestigieuse Cité Internationale des Arts de Paris, à l'issue de laquelle il présente son travail au cours d'un Solo Show à la Fondation H (Paris). LouiSimone Guirandou Gallery présentera son premier Solo Show en Côte d'Ivoire en décembre 2023.
 
Exposées au Mali et à l'international, ses œuvres sont entrées dans les collections de la Fondation H, Madagascar ; de la Société Ivoirienne de Banque, Côte d'Ivoire ; de la Fondation Blachère, France et Sénégal et de multiples collections privées.