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ECHOS DU SOUVENIR
KLERVIE MOUHO -
DÉCOUVRIR SUR ARTSYÀ travers ses œuvres aux teintes vibrantes et aux contours flous, Klervie Mouho explore la porosité de la mémoire, les liens familiaux et les traces d’un passé collectif. Les figures qui peuplent ses compositions — enfants, militaires, jeunes filles — sont sans visages. Elles émergent d’un flot de souvenirs, inspirés à la fois de son album de famille et de captures du quotidien, comme si les fragments de son histoire personnelle se mêlaient à une mémoire partagée plus vaste.Ses personnages, bien qu’anonymes, captent notre attention. C’est dans l’absence de regard que se joue la tension : un face-à-face silencieux s’installe entre l’image et celui qui la contemple. Le visage effacé devient alors une surface de projection, un miroir dans lequel chacun est invité à lire ses propres souvenirs, à ressentir ce qui échappe aux mots.Dans cette série, le papier devient le territoire du flou et de l’émotion, où le passé et le présent se croisent sans jamais se confondre. Les scènes évoquent des instants de vie tantôt intimes, tantôt empreints d’une violence sourde — soulèvements militaires, silences familiaux, non-dits… mais aussi moments tendres, jeux d’enfants, conversations suspendues. Rien n’est totalement grave, ni totalement léger : tout est nuance, altération, réinvention.À travers ce jeu de distorsion, Klervie Mouho questionne la manière dont se construisent les récits — ceux que l’on nous transmet, ceux que l’on retient, ceux que l’on transforme pour continuer à avancer. Son trait instinctif, sa palette vive et ses compositions fragmentées ouvrent un espace poétique où les silences racontent autant que les formes.
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À propos de Klervie Mouho
Klervie Mouho est une artiste et graphiste franco-ivoirienne. Née à Abidjan, elle développe très tôt un intérêt pour les images et la mémoire. Diplômée des Beaux-Arts d’Angers (TALM) en 2021 et de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) en 2023, elle y reçoit plusieurs distinctions, dont le Fonds ZHdK 2023 et le deuxième prix Förder.
Sa pratique explore les souvenirs flous, les non-dits familiaux et les récits fragmentés. À travers ses personnages sans visage et ses compositions au pastel gras, elle interroge la construction de la mémoire intime et collective. Entre Côte d’Ivoire, France et Suisse, elle développe un langage visuel poétique et introspectif, mêlant souvenirs personnels et résonances universelles.